La conscience Les enjeux de la notion – une première définition Commençons avec un peu d’étymologie. Le mot français conscience vient du latin conscientia qui est formé de cum qui signifie « avec », et de scientia pour « science ». Être conscient lorsque nous agissons, éprouvons quelque chose, réfléchissons, etc. c’est ainsi posséder simultanément une connaissance de ces actes, sensations, réflexions. Cette connaissance peut avoir des niveau de clarté, du sentiment le plus vague jusqu’au savoir le plus évident. La conscience est donc comme une reprise à l’intérieur de nous-mêmes de ce que nous faisons ou pensons. Il devient ainsi clair que la distinction que nous faisons communément entre une conscience du monde, comme attention ou sensibilité à ce qui se passe en dehors de nous, et une conscience de soi ou conscience réflexive, comme état intérieur ou sentiment de notre existence, n’est pas réellement pertinente car la philosophie nous apprend que la conscience que nous avons de nous-mêmes est toujours conscience de nos rapports au monde, de nos relations avec les autres êtres, les autres personnes, etc. Il y a une distinction très nette entre la conscience conçue comme « conscience morale », permettant de distinguer le bien du mal et ayant un but principalement pratique, et la conscience comme source de connaissance de soi et du monde et ayant un but principalement théorique.
La conscience comme « conscience morale » « Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fait l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions. » Rousseau, Émile ou de l’éducation. La conscience morale est une voix qui parle en nous et qui nous permet, en notre conscience intérieur, de distinguer le bien du mal, d’en fournir des règles, de mesurer la valeur des actions,