Conséquence de la crise sur la santé des Grecs
Des coupes budgétaires considérables et l’augmentation du chômage à 16% conduisent de plus en plus de Grecs à la dépression et à la drogue, tandis que la réduction des budgets des hôpitaux et des services médicaux privent de nombreuses personnes d’accès aux soins. « Nous constatons (…) des tendances très inquiétantes, un doublement des cas de suicides, une hausse des homicides, une augmentation de 50% des infections au virus HIV et des gens qui nous disent que leur santé a empiré mais qu’ils ne peuvent plus consulter de médecins même s’ils devraient le faire« , ajoute le sociologue. Ces deux dernières années, le gouvernement grec a imposé de sévères mesures d’austérité pour tenter de réduire sa dette colossale. La Grèce connaît sa plus grande récession depuis 40 ans et a dû accepter un plan de sauvetage du Fonds monétaire international et de l’Union européenne. Cette dépression à l’échelle nationale trouve aussi des traductions particulières chez de nombreux Grecs anonymes : selon l’équipe de chercheurs de Stuckler, le taux de suicide a augmenté de 17% entre 2007 et 2009, mais un chiffre officieux donné par des parlementaires grecs fait état d’une hausse comprise entre 25 et 40%. Martin McKee, de la London school of hygiene and tropical Medicine, qui a travaillé avec David Stuckler, estime que d’autres pays européens devraient prêter attention à ce qui se passe en Grèce. « Ce qui a lieu en Grèce montre ce qui peut se passer en cas de coupes budgétaires importantes dans le domaine de la santé« , a-t-il dit lors d’une interview