Conséquences économiques
RAPPORT ANNUEL D E L’O B S E R VATO I R E DE LA MICROFINANCE
107–2008
Observatoire de la microfinance Code courrier : 03-1035 31 rue Croix-des-Petits-Champs 75049 Paris cedex 01 Courriel : observatoiremicrofinance@banque-france.fr
Rapport annuel 2008 de l’Observatoire de la microfinance
adressé à Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France
par Michel Camdessus, président de l’Observatoire de la microfinance
AVANT-PROPOS
L
a publication du premier Rapport de l’Observatoire de la microfinance institué par la Banque de France est l’occasion d’établir une photographie de la situation dans notre pays en ce qui concerne à la fois le microcrédit professionnel, le microcrédit personnel et l’épargne solidaire. La montée en charge de la microfinance en France, encore modeste, est récente : le microcrédit professionnel a été lancé il y a une vingtaine d’années ; le microcrédit personnel est une des dispositions de la loi de cohésion sociale (dite « loi Borloo ») de 2005, entrée en vigueur en 2006 ; les premières offres de microassurance datent de décembre 2006. Le professeur Muhammad Yunus a inauguré au Bangladesh, son pays, puis dans les pays du Sud, la pratique du microcrédit. Son existence, sous d’autres formes, est pourtant beaucoup plus ancienne si l’on songe aux tontines, aux prêts sur gage et à ce que furent les origines du mutualisme. En France, 98 % des ménages disposent aujourd’hui d’un compte bancaire. Néanmoins, une fraction importante (20 % à 30 %) de la population n’a pas accès à un crédit classique faute de ressources stables suffisantes. Quand ils ne se voient pas interdire tout accès au crédit, ces ménages se tournent trop souvent vers la souscription de crédits renouvelables, au risque de s’engager, un jour ou l’autre, dans la voie du surendettement. Le microcrédit personnel est une des alternatives au crédit classique ; il permet d’ouvrir, de manière saine, l’accessibilité au crédit à ceux qui en sont privés. Dans un