Contrat de travail de droit commun
AUBERT Clémence
CES – Matisse
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Introduction
En 2006, la France compte 11,6%1 de sa population active comme « travailleurs atypiques ».
L’on définit par ce terme les individus qui ne se trouvent pas dans une relation d’emploi traditionnelle telle que le contrat à durée indéterminée (CDI) dans le secteur privé et l’emploi public. Ces trois dernières décennies, le nombre de contrats de travail non standards a augmenté et ces derniers deviennent de plus en plus utilisés, particulièrement chez les jeunes.
En effet, en 2005, « 35% des emplois salariés des jeunes de 15 à 29 ans sont des CDD du privé, des emplois en intérim, des postes de non titulaires du public ou des emplois aidés, contre moins de 15% pour l’ensemble des salariés » (DARES, 2007). Mais si le CDD ou l’intérim constituent aujourd’hui des formes d’emploi atypiques bien connues, ou en tout cas, faisant l’objet de bon nombre de recherches, l’article présenté ici s’intéresse à un tout autre type d’emploi non standard : le système à la pige2, exclusivement utilisée en France, par les médias. Depuis 1631, date de création de la première publication périodique, les supports d’écriture se sont multipliés et l’offre médiatique s’est largement enrichie : quotidiens, hebdomadaires, mensuels, bi-mensuels, journaux ou magazines d’informations générales ou spécialisés. La presse est aujourd’hui le média dominant avec plus de 70% des journalistes en activité, soit près de 23 000 travailleurs en 1999 (Charon, 2003). S’il était encore possible au début du
XXème siècle d’assimiler le scientifique, le professeur de Lettres ou encore l’étudiant au journaliste, la profession s’est depuis dotée d’un cadre légal en adoptant un premier texte de loi en 1935. L’article L. 761-2 du Code du travail précise ainsi que « le journaliste