Corpus baulelaire dumal eluard
Question
Les trois textes du corpus présentent une image très noble du poète et l'opposent à l'humanité ordinaire. Le poète partage le même sort que la foule, dont il est le « compagnon[s] de voyage » puisqu'il est mortel et survole « sur les gouffres amers », selon Baudelaire. Le poète imaginé par Daumal lie leur sort : « Faites que je vive, et moi je vous ferai retrouver la parole ! » Pour Éluard aussi « ils ont maintenant l'assurance de parler pour tous ». Néanmoins, les trois auteurs isolent le poète de la foule, soit dans le ciel, soit dans les sommets, soit en prison. Ce dernier est l'objet de la moquerie des marins, des « sarcasmes » et des « rires », et même mort, il est ridicule, en se balançant « encore après sa mort ».
Cependant, la métaphore choisie par Baudelaire, si elle souligne la supériorité majestueuse du poète-albatros, « qui hante la tempête et se rit de l'archer » le prive de la parole, qui est son arme pour Daumal et Éluard. Ces deux derniers assignent un rôle précis à la poésie : exprimer la révolte de la « foule malheureuse ». Ils prônent donc l'engagement du poète, mais, comme le suggère Éluard, sa réussite se limite à une sorte d'autosatisfaction : « Ils ont leur conscience pour eux. » Daumal conclut sur l'inefficacité du poète, qui écrit trop tard pour lui et pour les autres et se trouve condamné. Il traduit son échec par l'allégorie finale : « Au-dessus de sa tête tourne son dernier cri, qui n'a personne où se poser. »
Travaux d'écriture
Sujet 1 : commentaire de texte
Introduction
Après avoir brièvement fréquenté les surréalistes, Daumal fonda le mouvement poétique Le Grand Jeu. L'écrivain est mort de tuberculose en 1944, à l'âge de 36 ans. On connaît peu son œuvre, bien que le recueil Contre-Ciel ait été récompensé. On étudiera ici l'extrait final du texte « Les dernières paroles du poète ». Un poète emprisonné lutte pour trouver les mots qui le sauveraient – lui, mais aussi le peuple – s'il arrivait à les prononcer. Mais