Corpus guerre
Les textes A et B ont été écrits au XVIIIème siècle, époque des Lumières. Ils sont issus du Dictionnaire philosophique et de l’Encyclopédie. On pourrait s’attendre à ce qu’ils soient objectifs pourtant ils sont argumentatifs. Dans le texte de Damilaville, le registre est didactique. Il définit sérieusement les bienfaits de la paix, avant de les opposer aux méfaits de la guerre, dans les domaines politique (« vigueur aux empires », « lois forcées de se taire ») et économiques (« elle favorise l’agriculture », « les terres deviennent incultes »). Cependant il utilise aussi la voie de la persuasion grâce à une métaphore filée : il compare la guerre à une maladie qu’il oppose à la bonne santé pour la paix. Dans le texte de Voltaire, le lecteur n’est pas face à une définition ou à des arguments mais à un récit. Le texte est une sorte de conte. L’auteur raconte l’histoire d’un conflit engagé par un prince qui veut agrandir ses posséssions et qui cherche le plus petit prétexte pour le faire. Les situations sont très exagérées : le Prince se base sur les déclarations d’un généalogisite qui cherche un pacte vieux de plus de 400 ans ! La province qu’il veut conquérir est très éloignée (« quelques centaines de lieues ») ! Voltaire ne cherche pas le réalisme : aucun nom de lieu n’est cité. Il invente cette histoire pour critiquer la guerre. Le registre est satirique : on se sert de l’humour pour dénoncer. On perçoit en effet de l’ironie : le Prince conclut « sans difficulté » que la province lui appartient, son droit est « incontestable » alors qu’il n’a en fait aucun droit. Voltaire rapproche des expressions très opposées pour souligner la dérision : il « marche à la gloire » et « cherche à exterminer son prochain », il veille à « bénir les drapeaux » et « invoquer Dieu » pour une «