Jean de La Bruyère écrit Les Caractères en 1688, qui comprend l’extrait de « De l’homme », un portrait tendant vers le blâme. Jeanne-Marie Leprince de Beaumont écrit quant à elle le conte La Belle et la Bête en 1757 soit près d’un siècle plus tard. Ces deux auteurs utilisent tous deux dans leurs textes respectifs la persuasion et l’argumentation indirecte. Comment choisissent-ils de faire réfléchir le lecteur sur l’homme ? Tout d’abord, il est à noter que La Bruyère et Leprince de Beaumont n’ont pas les même thèses, même si elles se raccordent toutes deux à une réflexion sur l’homme. Dans l’extrait de « De l’homme », l’auteur fait s’interroger le lecteur sur l’égocentrisme en mettant par exemple en opposition Gnathon « il » et le reste du monde « ils » tout au long du texte. De plus, il met en avant l’absence totale de remord de ce « il » face à ce « ils » de par la négation « [il] ne pleure point la mort des autres, n’appréhende que la sienne, qu’il rachèterait volontiers de l’extinction du genre humain ». La Bruyère expose donc cet aspect noir de l’homme qu’est l’égocentrisme dans son texte. Dans La Belle et la Bête, Leprince de Beaumont choisi de faire s’interroger le lecteur sur les effets de l’apparence sur l’homme. La Belle a soit disant dépassé l’obstacle des apparences grâce au dialogue mais quand le texte en arrive à la demande en mariage, la Belle se voit contrainte de refuser avec l’antithèse « Hélas ! disait-elle, c’est bien dommage qu’elle soit si laide, elle est si bonne ». Ainsi, d’après La Belle et donc l’homme en général, une personne peut être bonne mais si elle est laide alors elle sera considérée comme un monstre, c’est ce que Leprince de Beaumont dénonce. Ensuite, La Bruyère et Leprince de Beaumont utilisent le même type d’argumentation, à savoir la persuasion qui fait appel aux émotions du lecteur. Dans l’extrait de « De l’Homme », l’indignation ressort fortement du portrait de Gnathon. En effet, l’énumération « il embarrasse tout le