Corpus sur ruy blas de v. hugo
H. parvient-il à le mettre en valeur ? Nous verrons d’abord le portrait de Don Salluste qui se dessine à travers les mots de Ruy Blas, puis dans un jeu de contraste saisissant comment le protagoniste apparaît en véritable martyre, et enfin ce que révèle cette relation maître-valet.
Don Salluste, démoniaque, donne lieu à un portrait à charge. Le laquais réalise clairement sa dangerosité maléfique dans cette scène. A plusieurs reprises il utilise des métaphores qui le présentent comme un prédateur sournois et dangereux. Cette animalisation est perceptible par exemple dans « Il sort soudain de l’ombre et puis s’y replonge ». Son univers semble donc celui des bas-fonds, il y vit tapi pour mieux attraper sa proie, par surprise, lâchement. Il est d’ailleurs « seul dans sa nuit ». On comprend la valeur …afficher plus de contenu…
est en effet celui qui a le pouvoir, c’est sa dernière caractéristique. V. H. utilise une formule cinglante et absolue, « Il est maître » L’absence d’article confère à l’expression cet aspect définitif. L’homme de pouvoir, l’homme politique a l’habitude de « construire et combiner ». Le deuxième verbe est péjoratif, car faite par lui, la politique n’a rien de noble, elle n’est que compromis et arrangements. Pourtant « Il a toutes les clefs de toutes les serrures » est une expression à prendre au sens propre, il est le maître des lieux, et au sens figuré : c’est lui qui tire les ficelles. Enfin cette puissance du noble est exprimée par une comparaison intéressante : « Il peut entrer (…) et marcher sur mon cœur comme sur ce plancher ». Nous sommes frappés par la caractère abstrait du comparé et concret du comparant, ce qui s’apparente au zeugma. Cela permet de mettre l’accent sur le cœur piétiné de R.B., l’image du plancher n’étant là que pour aider à visualiser et rendre plus