Correction dissertation saint simon -
Eric Auerbach écrit dans le chapitre « Le souper interrompu » de son ouvrage Mimésis : « Saint Simon ne songe pas à ordonner sa matière selon une conception éthique ou esthétique, une idée préconçue de ce qui appartient à la beauté ou à la laideur, à la vertu ou au vice, au corps ou à l'âme. Tout ce qui lui vient à l'esprit à propos de son sujet, il le jette dans ses phrases au gré de ses souvenirs, pleinement persuadé que le tout formera une image homogène et claire ». Dans quelle mesure votre lecture des Mémoires vous permet-elle d'apprécier ce propos ?
Ecrire « à la diable pour l'immortalité » comme le décrit Chateaubriand, est apparu très tôt comme une définition du style de Saint Simon. L'auteur des Mémoires, restées si longtemps secrètes après la mort du duc, a semblé à celui de ses autres Mémoires, d'outre-tombe également, un écrivain qui, faisant fit des règles du bien-écrire, n'en permettait pas moins, à ceux qui peuplent l'oeuvre, de parvenir à l'éternité ou à lui-même de s'inscrire dans le panthéon de la littérature française. C'est ce jugement, que reprend avec analyse Eric Auerbach dans « Le souper interrompu » de son ouvrage Mimésis : « Saint Simon ne songe pas à ordonner sa matière selon une conception éthique ou esthétique, une idée préconçue de ce qui appartient à la beauté ou à la laideur, à la vertu ou au vice, au corps ou à l'âme. Tout ce qui lui vient à l'esprit à propos de son sujet, il le jette dans ses phrases au gré de ses souvenirs, pleinement persuadé que le tout formera une image homogène et claire. » L'analyse du critique allemand, dans son chapitre consacré à la transcription de la réalité chez les auteurs du XVIII ème siècle, donne une sorte de palme en la matière à Saint Simon. Pourtant, le jugement porté au duc montre une organisation de son propos, soit par des principes moraux, soit par des principes littéraires admis, soit enfin selon des catégories