Corrigé bac de fraçais 2009, ile de la réunion
Scène VDorante, Le Marquis, Climène, Élise, Uranie.DoranteNe bougez, de grâce, et n’interrompez point votre discours. Vous êtes là sur une matière, qui depuis quatre jours fait presque l’entretien de toutes les maisons de Paris ; et jamais on n’a rien vu de si plaisant, que la diversité des jugements, qui se font là-dessus. Car enfin, j’ai ouï condamner cette comédie à certaines gens, par les mêmes choses, que j’ai vu d’autres estimer le plus.UranieVoilà Monsieur le Marquis, qui en dit force mal.Le MarquisIl est vrai, je la trouve détestable ; morbleu détestable du dernier détestable ; ce qu’on appelle détestable.DoranteEt moi, mon cher Marquis, je trouve le jugement détestable.Le MarquisQuoi Chevalier, est-ce que tu prétends soutenir cette pièce ?DoranteOui je prétends la soutenir.Le MarquisParbleu, je la garantis détestable.DoranteLa caution n’est pas bourgeoise. Mais, Marquis, par quelle raison, de grâce, cette comédie est-elle ce que tu dis ?Le MarquisPourquoi elle est détestable ?DoranteOui.Le MarquisElle est détestable, parce qu’elle est détestable.DoranteAprès cela, il n’y a plus rien à dire : voilà son procès fait. Mais encore instruis-nous, et nous dis les défauts qui y sont.Le MarquisQue sais-je moi ? je ne me suis pas seulement donné la peine de l’écouter. Mais enfin je sais bien que je n’ai jamais rien vu de si méchant, Dieu me damne ; et Dorilas, contre qui j’étais a été de mon avis.DoranteL’autorité est belle, et te voilà bien appuyé.Le MarquisIl ne faut que voir les continuels éclats de rire que le parterre y fait : je ne veux point d’autre chose, pour témoigner qu’elle ne vaut rien.DoranteTu es donc, Marquis, de ces messieurs du bel air, qui ne veulent pas