Corrigé bac
I) Compétences de lecture Texte 1 1. Brodeck et « les autres » sont les habitants d'un même village : en ligne 32 et 33, Brodeck mentionne deux fois « notre village ». En ligne 25, Brodeck évoque également « le Maire » à la tête du village. A noter que Brodeck semble soumis aux « autres » d'une façon ou d'une autre puisque c'est sous la contrainte qu'il rédige son récit : « les autres m'ont forcé » (ligne 6), « ils n'ont rien voulu savoir » (lignes 8-9). L'Anderer est un homme étranger au village et assez mystérieux, mort il y a environ trois mois au moment du récit. Brodeck parle de lui en disant « cet homme est arrivé dans notre village » (ligne 32) et précise que personne n'a jamais su son nom (ligne 16) et qu'il est d'origine inconnue puisqu'il arrive « de nulle part » (ligne 23). Enfin Brodeck explique que l'Anderer est mort après une scène tragique qu'il qualifie à la fois comme « le drame » et « l'incident » (ligne 39). Sans qualifier clairement le décès de l'Anderer, Brodeck explique que « c'est trop tard » s'il avait voulu connaître son nom (ligne 27), puis utilise une formule sans équivoque : « je n'avais pas envie de finir comme l'Anderer » (lignes 14-15). Puis il choisit un mot de son dialecte pour « qualifier l'inqualifiable » (ligne 44). 2. En affirmant « j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire », le narrateur (Brodeck) personnalise sa mémoire : il la compare à un être vivant qu'il voudrait pour priver de liberté en le ligotant ou en l'emprisonnant. Il insiste même dans cette métaphore en précisant qu'il souhaiterait « la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer ». L'idée est d'établir une gradation visant à réduire sa mémoire à néant. Ce procédé d'écriture vise à démontrer l'intensité du désir d'oubli de Brodeck : contraint par « les autres » à s'en souvenir et à écrire, il ne demande qu'à oublier un acte