Je m’appelle Jean-Marc Dupont. J’ai trente-quatre ans. Je suis chef de service du laboratoire de biologie de la reproduction à l’hôpital Jean-Verdier. Je suis marié, j’ai une famille et je mène une vie tranquille jusqu’à ce jour, quand la sérénité n’a plus de séjour dans ma tête bouleversée et mon imagination énervée. Ça remonte à trois mois auparavant quand Antoine Blanc a fait son apparition, un ami que je n’ai pas vu depuis longtemps. C’était un copain d’enfance et on a passé ensemble un pan de jouvence entre les études et la turbulence. C’était une grande satisfaction avant le moment de séparation, lorsque la destinée a voulu nous évincer et chacun de nous deux a choisi un métier. Je suis devenu biologiste alors qu’il a préféré être styliste, plongé dans l’art de la mode, et d’un endroit à un autre il rôde, créant des vêtements beaux comme l’émeraude. Son épouse est extraordinaire, comme dans son physique que dans son caractère. Elle est institutrice à l’école et dans l’éducation des petits elle joue bien son rôle. Le beau couple a un bambin qui s’appelle Julien. Il est un adonis, et sur sa tête se dresse une nuit lui couvrant le front jusqu’aux sourcils. Ses cheveux épatants font de lui un descendant divergent de ses géniteurs qui étaient les deux blonds. Le gosse jouit d’une affection parentale qui ne dissimule point la complaisance conjugale. Il a une inclination un peu plus pour sa maman parce qu’elle est là tout le temps alors que son papa voyage souvent par obligation d’affaire et ne lui comble pas par la présence et la bienveillance du père. Mais, il a vite fait d’oublier ce coup de fouet quand Antoine rentre à domicile avec un tas de jouets. Dans la sérénité s’élève Julien, dorloté et bien entouré. Quoiqu’il jouisse d’une douce vie, un certain manque affectif l’asphyxie. Une langueur le secoue et un chagrin, parce qu’il n’a pas un frangin, à qui raconter les histoires et animer la maison et ses couloirs. Un frère ou une sœur, c’est le rêve le plus