Courage
En 1919, il s'engage sans réserve dans les activités du groupe surréaliste et sur la voie de l'expérimentation littéraire. Comme la plupart des autres écrivains surréalistes, Éluard montre un intérêt très vif pour les arts plastiques, notamment la photographie et la peinture; ses recueils sont d'ailleurs souvent illustrés par des artistes appartenant à la "constellation surréaliste", auxquels il consacre, en retour, des poèmes (À Pablo Picasso, 1944) ou des essais. Son adhésion au groupe ne l'empêche cependant jamais d'affirmer son goût et son respect pour la poésie du passé - à laquelle il dédie plusieurs anthologies (Première Anthologie vivante de la poésie du passé, 1951) -, ni de défendre son esthétique propre, marquée par une grande clarté et une grande simplicité d'expression,mais aussi par un classicisme - parfaitement assumé - sur le plan formel.
Très vite, Éluard s'impose au sein du groupe comme le poète de l'amour et des émotions. Sa relation tourmentée avec Gala, une jeune Russe rencontrée en 1913 dans un sanatorium suisse et qu'il épouse en 1916, lui inspire le recueil Capitale de la douleur (1926). Gala le quittera pour Salvador Dalí en 1930. C'est au cours d'un voyage autour du monde qu'il fait la rencontre de Maria Benz, dite Nusch, qui devient sa nouvelle épouse et sa muse : elle lui inspire certains de ses plus beaux