Cours de sociologie
Bibliographie : Segalen Martine, Sociologie de la famille, Armand Colin. Kaufmann Jean-Claude, La trame conjugale. Analyse du couple par son linge, Nathan, Paris, 1992 Bozon Michel, Héran François, La formation du couple. Textes essentiels pour la sociologie de la famille, La Découverte, coll. "Grands Repères Classiques", mai 2006. Bozon Michel, Sociologie de la sexualité, Nathan, 2002 Héritier Françoise, Masculin/Féminin, la pensée de la différence, Odile Jacob, 1996
Public/privé : des frontières mobiles qui définissent le genre ?
Des anthropologues des années 1970 (ex. Michele Rosaldo) ont émis l’hypothèse que c’est la division sexuée des activités entre « privé » (ou « domestique ») et « public » qui est responsable d’une différenciation et d’une hiérarchisation des sexes ; dans toutes les sociétés, une sphère se crée par extension autour des soins aux enfants qui est prioritairement féminine, et certaines activités « publiques » – responsabilités religieuses, politiques – vont être réservées aux hommes. Il s’agit d’une idée qui n’est pas très éloignée de la notion de division sexuelle du travail vue au chapitre 1. Cependant, cette thèse d’une dichotomie universelle entre privé et public a été très critiquée en anthropologie et en histoire. En effet, 1) la distinction entre privé et public n’est pas pertinente pour toutes les sociétés (ex. dans une société agricole, la ferme n’est pas un espace privé) ; 2) la signification de ce qui est « privé » ou « public » varie énormément (ex. la prière est une activité qui a lieu principalement de manière collective dans certaines religions, ou principalement de manière individuelle, intime, silencieuse). Notamment, les historien.ne.s ont montré que le sens que nous donnons en Europe occidentale au terme « sphère