Cours Le Mythe Et Le Pass
I. Introduction
Le « passé » peut être écrit de deux manières : soit au travers des écrits du passé, issus de traditions ancestrales et constituant des documents historiques, religieux, sociologiques et littéraires de première main ; soit par les écrits tournés vers le passé, c’est-à-dire traitant d’une matière inactuelle, et formant ainsi une représentation partiale, de « seconde main », du passé.
Parmi les écrits du passé, nous pouvons ranger les formes que notre littérature a héritées de l’Histoire : le mythe, la légende, la fable, le conte, et surtout, le fondement de notre littérature occidentale, l’épopée. Il s’agit principalement d’une littérature orale. Parmi les écrits tournés vers le passé, nous pouvons citer le mémoire, la bio- ou l’autobiographie, le roman historique, certains courants de la fantasy – toute forme littéraire tournée vers le passé dans le souci de le représenter. Ces sous-catégories littéraires puisent dans un matériau historique ou traditionnel, plus ou moins fidèle ou idéalisé, pour en proposer une vision particulière.
II. Le mythe
Le mythe n’est pas à proprement parler un genre ni une forme littéraire ; comme ne le sont pas, à l’origine, les récits oraux : ils ne deviennent littérature que lorsqu’ils sont écrits et obéissent en partie à un souci esthétique. Le mythe est un récit dont la fonction est d’expliquer le monde, de lui donner un sens. Il peut concerner la terre, l’univers, mais aussi la vie, l’homme, et toute réalité impalpable ou incompréhensible, comme le désir ou la mort. Il cherche à rassurer les hommes face à leurs questions et à leur ignorance. Il est issu d’un âge où la perception du monde est
« magique », autrement dit non scientifique, non rationnelle et soumise à des croyances superstitieuses. Le mythe a donc d’abord une fonction herméneutique, c’est-à-dire liée à la connaissance. Pour tenter d’expliquer l’inconnu, le mythe prend la forme d’un récit : tout a une origine et une justification, et