Le 24 octobre 1929, jour surnommé le « jeudi noir », la bourse de New York s'effondre : les actions dégringolent, les banques perdent des sommes considérables, certaines doivent fermer, la plupart refusent de prêter de l'argent. C'est le krach de Wall Street.
Faute de liquidités, les entreprises ne peuvent plus fonctionner, les consommateurs ne peuvent plus acheter. Les prix baissent, les entreprises font faillite.
Entre 1929 et 1932, le nombre de chômeurs aux États-Unis est multiplié par huit. Il atteint bientôt les 12 millions. Les prix des produits agricoles s'effondrent. Les paysans sont ruinés. John Steinbeck, dans un roman intitulé les Raisins de la colère, décrit le désespoir des fermiers américains obligés de quitter leur terre pour aller chercher du travail ailleurs. Les Américains, brutalement appauvris, n'ont plus guère confiance dans le libéralisme.
La France dans la crise
Si la crise française est plus tardive (elle ne commence qu'en 1931), elle est aussi plus profonde que dans d'autres pays. Comment la France affronte-t-elle cette crise ?

1. Une crise tardive mais durable
En 1931, la France se heurte aux mesures protectionnistes des pays touchés par la crise. Elle ne peut plus exporter ni blé, ni textile. La baisse de la monnaie britannique, la livre sterling, rend les produits britanniques plus compétitifs. La crise touche bientôt les entreprises industrielles françaises. Habituées à une certaine routine, peu modernes, elles ne parviennent pas à s'adapter. Les patrons manquent d'audace, ne savent comment réagir, la production industrielle chute de moitié. Les faillites se multiplient… le nombre de chômeurs aussi.
La crise est particulièrement forte en France parce que le marché intérieur est faible : très rurale, la population française garde un pouvoir d'achat relativement modeste. De plus, la monnaie française, le franc, apparaît largement surévalué, ce qui gêne les exportations.
Pour juguler la crise, les gouvernements de droite mènent