Ce texte est un extrait de l’ouvrage « Le logement de l’ouvrier et du pauvre ». Il a été écrit en 1887 par Arthur Raffalovich (1853-1921), économiste et diplomate russe. Dans cet extrait, il se positionne en témoin indirect, donc en observateur. C’est à une époque de crise aiguë du logement, symptôme de la révolution industrielle en train de s'accomplir en Allemagne, que la presse se remplit alors de discussions sur la " question du logement " et donna lieu à tout un déballage de boniments sociaux. Parmis ceux qui s’interesse à cette question, on retrouve par exemple Proudhon.
Nous allons donc nous demander : comment cette crise du logement à Berlin se traduit-elle ?
I-Une crise du logement, un symptôme qui s’expliqueA-Un flux migratoire vers Berlin
Cette crise du logement à Berlin est causée par un flux migratoire vers les grandes villes, qui s’explique par deux phénomènes:
Premièrement, on constate une augmentation de la population.
En 1709, Berlin comptait 55 000 habitants, dès 1755 on peut noter cet accroissement de la population avec 100 000 habitants. Ce gain de population résulte aussi d’une augmentation du taux d’accroissement naturel jusqu’en 1900. Le taux de mortalité ne cesse de diminuer, reculant de 28,3 % en 1866-70 à 16,3 % en 1901-1910.
Deuxiémement, ces migrations vers les grandes villes sont aussi liées à l’industrialisation, qui est un des moteurs principaux de l’urbanisation rapide de l’Allemagne. En effet, en l’espace d’un demi-siècle, l’Allemagne, pays essentiellement agricole, va devenir la première puissance industrielle d’Europe.
Les structures de l’émigration de cette période sont celle d’une phase de transition durant laquelle les mutations économiques, en particulier la modernisation des structures agricoles, libèrent des bras que l’industrialisation de l’Allemagne ne parvient pas encore à absorber
L’afflux de main-d’œuvre venant des campagnes vers Berlin depuis la suppression du servage fait rapidement augmenter la