Critique de la vie devant soi
La vie de Momo, le petit Arabe qui vieillira de quatre ans d’un seul coup, le jour où son père mourra sous ses yeux. Son père assassin de sa mère, sa mère prostituée.
Cela ressemble à une tragédie, et c’est pourtant un sourire qui vient le plus souvent aux lèvres du lecteur tout au long de ces pages dont Momo est le narrateur faussement maladroit. Qui ne connaît cette histoire immortalisée par le film de Moshe Misrahi, avec une émouvante Simone Signoret dans le rôle de Madame Rosa, la vieille femme au gros cul et au coeur grand comme ça (=======( . La vieille pute trop vieille pour « se défendre avec son cul» et qui ouvre un clandé pour enfants de putes. La vieille Juive qui n’a peur que de deux choses : du cancer et d'Adolf Hitler si bien qu'elle s’est ménagé un « trou juif » dans les caves de l’immeuble de Belleville où elle traîne son asthme et ses jambes fatiguées, dans son quatrième sans ascenseur, entre les frères Zaoum, déménageurs de pianos, Monsieur N'Da Amédée, le plus beau «proxynète» du quartier, avec son joli costume rose, Mademoiselle Lola, la travestie ancien champion de boxe au Sénégal, Monsieur Hamil et son éternel livre de Victor Hugo.
Entre les lionnes qu'il imagine dans ses fantasmes, le parapluie Arthur, son seul compagnon, et le chien Super qu’il vendra pour cinq cents francs immédiatement jetés à l'égout, Momo se forge une personnalité. On peut vivre sans amour ? Peut-être. Mais lui a l'amour de Madame Rosa. Un amour au moins égal à celui qu'il lui porte. Et c’est au nom de cet amour qu'il l’aidera à ne pas finir à l’hôpital ; à ne pas finir comme un légume que l'on ne peut euthanasier. Si bien qu'à la fin, c'est une larme qui remplace le