Critique de l'emile rousseau
Monsieur Jean-Jacques Rousseau,
En tant que lecteur et admirateur des œuvres de Jean De la Fontaine, je suis scandalisé par l’attaque que vous infligez à cet illustre auteur des fables françaises. Je pense que votre opposition à l’apprentissage des fables par les enfants, évoquée dans l’Emile, est tout à fait discutable et exagérée.
Vous affirmez au début de votre critique à la ligne 1 qu’aucun enfant n’est apte à comprendre les fables de la Fontaine. Mais vous me paraissez trop affirmatif dans vos propos et je doute de la valeur réelle de votre argument. Avez-vous vous-même mené des expériences sur des enfants de votre entourage ? Si oui, il faudrait que vous donniez des exemples. De plus, vous déclarez, lorsque le renard s’adresse au corbeau, que l’univers évoqué est erroné. Ceci étant dit, je pense que les enfants ont la capacité nécessaire pour faire la différence entre l’imaginaire et le monde réel. De la même façon, une petite fille jouant avec sa poupée en plastique ou en porcelaine instaurera avec elle un dialogue, tout en sachant que cette dernière est un objet. Vous reprochez également à La fontaine de privilégier la forme (vers, rimes…) des fables au détriment de leur sens. La poésie doit faire preuve de beauté, le langage employé est donc recherché. On ne peut pas en accuser la Fontaine. Pour en revenir aux morales qui « pervertissent » soit disant les enfants, je pense au contraire, qu’elles les instruisent. Elles montrent que ce sont souvent des individus malhonnêtes qui veulent tirer profit d’une expérience. Elles indiquent aussi que ce ne sont pas toujours les faibles qui perdent. De plus, les enfants, même s’ils s’identifient au plus fort et au plus vertueux des personnages des fables, font la part des choses en grandissant. En effet, lorsqu’ils les étudient généralement au lycée, ils comprennent que leur choix était infantile et manquait de réflexion. O n peut donc en conclure que les fables n’ont jamais