Critique radiodiffusée de cinema
Il s’agit d’une chronique que je soutiendrai à la radio, dans une émission traitant de l’actualité cinématographique. Cette chronique serait destinée au grand public, ou du moins aux auditeurs de ladite radio.
Chronique d’un spectacle :
Cette semaine, à l’affiche, Biutiful, d’Alejandro Gonzales Inarritu. Biutiful est le dernier film d’Alejandro González Iñárritu et c’est un vrai trésor. Après Amours chiennes, Babel et 21 grammes, le réalisateur ajoute avec ce film un étage de plus à son œuvre monumentale. Biutiful raconte l’histoire d'un homme en chute libre : Uxbal, joué par Javier Bardem. Personnage central du film, à la fois ange dans son rôle de père de famille désargentée, et démon égaré, Uxbal se démène dans des combines illégales pour payer le loyer d’un foyer infesté de cafards. Son destin va basculer lorsqu’il apprend qu’il souffre d’un cancer.
Avec Biutiful, Iñarritu traite de corruption, d’immigration clandestine, de pauvreté, de thématiques qui, en toile de fond, dérangent et secouent. Mais plus encore le réalisateur touche ici du doigt des questions fondamentales comme notre raison d’être, la mort, la famille et enfin l’Amour, qu’il soit paternel, filial ou charnel.
Le parti pris n’est pas de dénoncer mais plutôt de raconter avec une puissante simplicité le drame de la condition humaine. Sans recourir à des expédients, Iñárritu réussit une fois de plus à faire vibrer notre corde sensible. Nous émouvoir sans chercher à tomber dans le pathos, c’est là que réside toute la puissance et la beauté de ce film.
Avec cet ode à la vie, Javier Bardem a sincèrement mérité son prix cannois d’interprétation