Critique resistancialisme
Le général de Gaulle, chef de la Résistance, est en grande partie à l’origine de ce mythe. Dans son discours du 25 août 1944, (Discours du 25 août 1944, 0 à 1min15) il affirme que Paris s’est « libéré par son peuple avec le concours de la France tout entière » alors que 2% seulement des Français ont participé activement à la Résistance. Pour lui, cette « France qui se bat » (Résistance) est la « seule France, la vraie France, la France éternelle » ; donc le régime de Vichy ne serait qu’une « parenthèse » dans l’histoire de la France alors que la France libre aurait incarné la continuité républicaine entre 1940 et 1944. La première décision du GPRF en 1944 est d’ailleurs de déclarer « nulles et sans effet » toutes les lois de Vichy. Pour de Gaulle, c’est un moyen d’affirmer sa légitimité à gouverner au lendemain de la Libération. Il s’agit également de rétablir l’unité nationale en mettant un terme à la « guerre franco- française » entre les forces qui ont soutenu Vichy et celles qui ont soutenu la Résistance. Cette vision est acceptée par une grande partie de l’opinion qui souhaite oublier les « années noires », surtout que la participation des FFL à l’invasion de l’Allemagne en 1945 fait de la France résistante un pays victorieux.
Le mythe résistancialiste est également entretenu par le parti communiste qui se présente dans l’après-guerre comme « le parti des 75 000 fusillés », allusion aux résistants exécutés par les nazis ou la Milice de Vichy, dont le nombre s’élève en réalité à 30 000 et ne comprend pas que des communistes. Il s’agit pour le PCF d’affirmer son rôle-clé dans la Résistance intérieure, tandis que les gaullistes valorisent l’action militaire de la France libre dirigée par de Gaulle. Les deux mémoires sont d’ailleurs rivales : les gaullistesdénoncent le fait que le PCF n’est entré en résistance qu’à partir du moment où l’URSS a été attaquée par Hitler en 1941 alors que de Gaulle était un résistant de la