« Les interactions de tous types qui relient la croissance et le chômage » Introduction Plein emploi et croissance sont, avec la stabilité des prix et le solde positif des transactions courantes, les quatre grands équilibres que le carré magique de Kaldor représente sur ses quatre branches. L’excellence de la santé d’une économie correspondrait à un taux de chômage égal à zéro et une croissance atteignant 10 %. On en est aujourd’hui fort éloigné …. La question est donc de savoir si croissance et emploi sont liés, et s’il existe des interactions positives ou négatives. (I) Il apparaît que l’idée selon laquelle la croissance génère l’emploi (A) soit aujourd’hui remise en cause (B). (II) Bien plus, il est vraisemblable que la recherche de la croissance puisse générer du chômage (A), jusqu’à ce qu’à son tour, ce dernier limite la croissance (B). I. L’idée selon laquelle la croissance est source d’emploi a longtemps prévalu A. 1. Les keynésiens lient invariablement le plein emploi et l’augmentation du PIB dans le cadre d’un cercle vertueux de la croissance. Une demande soutenue favorise l’embauche, qui conserve à la population son pouvoir d’achat, ce qui favo- rise à son tour la consommation et la croissance, etc. Toutefois la théorie de l’accélérateur démontre qu’un simple ralentissement de la demande entraîne un début de récession et met donc en évidence un effet de fuite en avant, exigeant toujours plus de croissance. 2. Il est ensuite apparu qu’il fallait non seulement une croissance mais encore une croissance soutenue pour entraîner la création d’emplois. La loi d’Okün énonce, d’après des études empiriques, que 4 % de croissance sont nécessaires pour aboutir à une simple stabilisation du chômage. B. Cette idée d’une relation directe de cause à effet, croissance = plein emploi est aujourd’hui remise en cause. Le chômage est aussi lié à l’augmentation de la population active (par exemple : classes en âge de travailler nombreuses,