Culture et humanité
Introduction
L’homme occupe, semble-t-il, une place particulière dans la nature, différente de celle occupée par l’animal. Cette différence est due à la culture, c’est-à-dire à l’ensemble des productions signifiantes d’une société humaine organisée ou même de l’ensemble des sociétés humaines. La culture implique le langage, les mœurs, les traditions, les techniques et les arts, etc. La culture semble donc à la fois universelle et particulière : nous vivons comme être humain dans UNE culture donnée dont nous avons hérité, nous sommes donc dépositaires de la culture et en même temps cette culture particulière est l’expression locale de LA culture, manière dont les hommes ont construit leur monde pour survivre, ont inventé leur nature.
Il y a donc bien une relation particulière entre l’humanité et la culture que le sujet – la culture travaille-t-elle à nous rendre plus humains ? – nous demande d’interroger. L’enjeu est ici de savoir si la culture nous humanise nécessairement, autrement dit si elle nous fait hommes en permettant le passage de l’animalité à l’humanité mais aussi et surtout si elle nous conduit à plus d’humanité au sens du sentiment moral de bienveillance à l’égard de tout autre homme.
Nous montrerons d’abord qu’il n’y a pas d’homme sans culture et que c’est par elle que nous accédons à l’humanité. Toutefois des exemples historiques nombreux constituent des preuves irréfutables que la culture n’est pas toujours suffisante pour éviter les actes de barbarie (2e partie), voire qu’elle peut aussi nous déshumaniser. Dès lors il conviendra de s’interroger sur le sens de la culture pour l’homme .
I. La culture nous arrache à la nature et nous permet d’accéder à l’humanité 1. Il n’y a pas d’homme sans culture
On sait qu’un être humain privé de toute relation avec ses semblables donc à la culture ne parvient pas à développer les caractères « visibles » de l’humanité. Tel est le cas