CYBERINTIMIDATION Petites victimes, gros dégâts Marie-Claude Malboeuf
L'intimidation sur les réseaux sociaux commence très jeune. D'après une étude inédite menée auprès de 838 élèves d'écoles primaires de Montréal, près du quart des enfants de 11 ou 12 ans ont déjà été menacés, insultés ou ont déjà vu leur réputation salie sur MSN ou Facebook.
«C'est vraiment une proportion surprenante sachant que l'accès aux médias sociaux est censé être réservé aux 13 ans et plus», souligne Anne-Marie Côté, auteure de l'étude et candidate au doctorat en criminologie à l'Université de Montréal.
Les élèves ayant répondu anonymement à ses 200 questions fréquentaient des écoles de Montréal-Nord et d'Hochelaga-Maisonneuve. Mais ailleurs, le problème semble tout aussi criant.
«J'enseigne au primaire et les élèves passent leurs fins de semaine à s'insulter royalement sur Facebook», constate Martin Laboissonière, du Syndicat de l'enseignement de la Haute-Yamaska.
D'autres écoles primaires de sa commission scolaire ont reçu des plaintes officielles. L'une des plaintes concerne un échange de courriels entre deux garçonnets. Le premier avait menacé de «tuer» l'autre s'il «sortait» avec une camarade. Un autre enfant a plutôt utilisé Facebook pour traiter une fillette d' «anorexique», tandis qu'un quatrième se faisait traiter de «trou d'anus» et de «face de testicules».
Contre toute attente, les écoliers du primaire (tous âges confondus) sont presque aussi susceptibles d'être agressés en ligne que les élèves du secondaire. C'est le cas de 8% d'entre eux, contre 10% de leurs aînés, révèlent les résultats préliminaires du tout premier portrait