Côte d’Ivoire - Les ressorts et les enjeux de la crise actuelle
Ogou Bastien
cc BBC
Le conflit ivoirien cache certes des batailles d’intérêts impérialistes et capitalistes entre les Etats Unis et la France. Mais devant cette réalité, le nationalisme économique dont se réclame Gbagbo pour survivre avec son régime n’est que poudre aux yeux, souligne Ogou Bastien. Ce dernier évoque ainsi une «propagande faussement anti-colonialiste et des pseudo-nationalisations» qui ne suffisent pas à changer la donne après les échecs «des différentes modalités de neutralisation politique de Ouattara».
Depuis le 28 novembre 2010, la Côte d’Ivoire connaît une situation de deux présidents, deux gouvernements. Cette situation prêterait à rire si les conséquences n’en étaient pas les pogroms, les meurtres, les exécutions sommaires les arrestations, les détentions illégales et les dévastations économiques, sociales et humaines en cours et à venir. Comment comprendre une telle évolution ?
La crise du capitalisme et l’aggravation des contradictions inter-ivoirienne
On se contentera ici de renvoyer à l’évolution de la crise du capitalisme, à la politique capitaliste de gestion de cette crise et aux conséquences qui en ont résulté. Non seulement pour les impérialismes secondaires, mais également et surtout pour les pays capitalistes dominés du monde et plus particulièrement d’Afrique. On rappellera ainsi qu’à partir de 1981, les puissances capitalistes dominantes ont proclamé, par la voix du président Reagan, soutenu par ses collègues européens, « qu’ils connaissent mieux que les pays du Sud eux-mêmes ce qui leur convient de faire » (1) face à la crise de la dette dans laquelle le changement de politique des Etats Unis les a basculés.
Le Consensus de Washington, les politiques d’ajustement structurel ont traduit cette prise de position en politiques mises en œuvre effectivement depuis cette date et notamment en Côte d’Ivoire.
Premier producteur mondial de cacao