Diderot déclare au sujet du roman que c’est un « tissu d’évènements chimérique et frivole ». Longtemps en effet, ce genre un peu particulier a été considéré comme immoral, flattant l’imagination des femmes, offrant une image idéalisée de la réalité, et donc dangereux. Pourtant, si la littérature romanesque a perduré depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours, c’est que surement, quelque part, le roman trouve une justification suffisante. Le romancier et critique Milan Kundera définit donc en ces termes la morale du roman : « découvrir ce que seul un roman peut découvrir, c’est la seule raison d’être du roman. Le roman qui ne découvre pas une …afficher plus de contenu…

Ce mot clé de la citation mérite qu’on s’y intéresse de plus près. Le terme sous-entend intrinsèquement une nouveauté, un élément ensablé à dé-couvrir, une réalité à dégager. « Découverte » de quoi ? Du monde extérieur, d’une réalité transatlantique ; mais aussi une réalité intérieure, des mécanismes humains, ou bien découverte d’un fonctionnement social, de la beauté, de l’imagination. Il semblerait alors que le roman ait une capacité spécifique pour déterrer la vérité, peut-être grâce au recours à la fiction, peut-être grâce au lien particulier qui se tisse entre …afficher plus de contenu…

En effet, le lecteur a accès à un certain nombre d’informations sur ce personnage : l’éducation qu’elle reçoit de sa mère attachée à faire paraître la vertu, l’absence de présence masculine pendant son enfance, sont autant d’éléments qui peuvent d’une certaine manière expliquer l’échec de son mariage et de son histoire d’amour. A partir de la découverte de processus culturels, sociaux, familiaux, le lecteur apprend à connaitre les mécanismes déterminants dans l’existence humaine, comme le poids générationnel, ainsi que la psychologie de