Démocratie participative
Pour les Grecs, inventeurs de la démocratie, le terme « démocratie participative » aurait été un pléonasme. En effet, la démocratie, du grec « dêmos », le peuple et « kratos » le pouvoir, signifiait bien à l’origine l’exercice du pouvoir par le peuple souverain, de manière directe et évidemment participative. Les citoyens étaient réunis sur l’agora pour délibérer, légiférer et participer à l’exercice du pouvoir, leur faible nombre n’empêchant pas leur réunion. Toutefois, il en est tout autre pour les hommes modernes pour qui l’extension progressive des suffrages puis le passage au suffrage universel ont rendu la réunion et la participation directe de tous les citoyens techniquement impossible. Aussi au XVIIIe siècle, dans une volonté à la fois d’égalité entre les hommes mais aussi dans l’esprit que les individus ne sont pas les meilleurs décideurs de leur intérêt, on instaura un système représentatif. La politique étant considérée comme une matière réservée aux hommes sages et savants, le peuple déléguait ainsi son pouvoir décisionnel à un représentant élu qui lui était lié par un mandat. Ceci permit ainsi d’obtenir une participation indirecte et intermédiée du peuple au pouvoir.
C’est cette évolution du mode d’exercice de la démocratie, qui rend l’expression « démocratie participative » de plus en plus courante et de plus en plus pertinente aujourd’hui. On entend par cette expression une participation directe du peuple souverain aux décisions politiques, sans corps intermédiaire ni représentants. Ce concept, qui s’est développé au cours des années 1960, s’est donc introduit en réaction au système représentatif, dans le cadre d’une prise de conscience de ses limites.
Aussi nous pouvons nous demander en quoi l’irruption de l’expression « démocratie participative » dans le débat public et politique traduit une certaine crise du système représentatif actuel. Que penser de cette expression