Déposition des chemins de promenades
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De tels retours mélancoliques produisent une fascination pour ma propre histoire.
Il est vrai que je ~;uis passionné du récit de mon exil, car je le réinvente à chaque visite. Je suis bel et bien cet étranger ayant « tendance à estimer qu'il est le seul à avoir une biographie, c'est-à-dire une vie faite d'épreuves - [... ] une vie où les actes sont des événements, parce qu'ils impliquent choix, surprises, ruptures, adaptations ou ruses36». À force de réactualiser les événements et de réinventer mes origines, j'écris une biographie pour laquelle je me passionne comme pour une fiction. Plus je raconte mon histoire, plus la vérité s'éloigne: l'expéri.ence réelle se transforme et …afficher plus de contenu…
75 s'installent à la fois le doute et la solitude. Corrunent croll'e à ma biographie lorsqu'elle me sépare du réel et me~ les autres à mort à chaque fois que je l'écris?
Seul à l'écrire, seul à la vivre; forcément seul à en douter. L'entre-deux n'est pas simple liberté d'identification, car « l'absolu de cette liberté s'appelle [... ] solitudeJ8» ; encore dois-je accepter de m'identifier seul, à l'écart des autres et du réel.
L'état d'exil se définit également par cette contradiction; il est une possibilité d'identification libre de lieux d'ancrage, mais générateur de solitude et de doute. Au bout du compte, peut-être que ma biographie n'existe pas.
Alors je me retrouve devant le vide, devant 1'absence mélan~olique pourtant inévitable: c'est elle qui force le mouvement, agissant comme le moteur des