Dans quelle mesure l'argumentation est-elle plus efficace lorsqu'elle fait intervenir des personnages

349 mots 2 pages
Les premiers matériaux d'une réflexion sur l'argumentation ne sont sans doute pas les traités ni les ouvrages de rhétorique, mais l'expérience que nous faisons quotidiennement de l'accord ou du désaccord. L'acte d'argumenter est à la racine d'une relation intersubjective : à première vue c'est un combat, un corps à corps où se joue la signification passée, présente et future non seulement des actions humaines, mais aussi du donné mondain lui-même. Les beaux parleurs, ceux qui excellent dans l'exposition des arguments rallieront plus d'auditeurs, et / ils emporteront la décision. Sans doute ce combat n'est possible que parce que

ce sur quoi porte le désaccord relève du probable, de l'incertain. C'est dire que l'argumentation est d'abord l'expérience de l'ambiguïté. C'est parce que le sens est versatile qu'il faut argumenter pour surmonter, au moins provisoirement, cette versatilité.
Or c'est là que se noue notre interrogation sur l'essence même de l'argumentation. Faut-il penser qu'argumenter est un acte souverain qui fonde plus ou moins arbitrairement un sens ? Et il faudra alors se prononcer sur ce « plus ou moins ». Ou bien l'argumentation n'est-elle que la modalité superfétatoire de l'exposition d'une vérité toujours déjà là ? Autrement dit le projet même d'argumenter semble victime d'une contradiction interne : il sollicite d'une part des preuves et des procédures logiques de validation, et en ce sens il s'adresse à la raison, mais il est soucieux également de plaire et d'emporter l'adhésion indépendamment de tout contenu de vérité. L'argumentation est ainsi placée entre deux limites qui lui sont extérieures : la logique et la violence. Elle oscille entre deux pôles qui la constituent : la preuve et la persuasion. Or le philosophe, lui aussi, se rend sur la place publique et se prête à l'exercice des questions et des réponses. Il lui faut donc courir le risque d'argumenter sans séduire, car c'est le statut même de son discours qui est ici en

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