Le processus de décentralisation dans lequel s’est engagée la France depuis la deuxième moitié du vingtième siècle a fait émerger de nouveaux acteurs dans le domaine de l’aménagement urbain. Il est vrai que le dispositif de décentralisation s’est traduit notamment par une nouvelle attribution de compétences à d’anciens acteurs tels que la ville, le département ou la région, dans de nouveaux domaines d’actions, ou par la réorganisation des rôles de ces acteurs dans de nouvelles structures comme les conférences régionales. Cependant, la notion de « nouveaux » acteurs, évoquée précédemment, fait plutôt référence, ici, aux différentes formes d’acteurs de la sphère privée ou semi privée du Bâtiment et des Travaux Publics qui, jusque là, n’avaient pas d’influence sur la gestion des problèmes urbains mais qui, suite aux nouveaux enjeux d’aménagement de la France des années soixante, participent de plus en plus à la mise en œuvre de la politique d’équipement du Ministère. Les prémices du mouvement de décentralisation se sont, en effet, observées à travers le rapprochement public/privé dans le domaine de l’aménagement. Cependant, comment les nouvelles institutions locales telles que les Communautés Urbaines associées à ces nouveaux acteurs dont la forme et la structure se sont modifiées au cours du temps, participent-ils et interviennent-ils lors de la gestion des problèmes urbains issus de l’augmentation soudaine des besoins d’intervention en aménagement, apparue dès les années soixante ? Cette participation privée qui était, en effet, en premier lieu réduite à la forme d’outils utilisés par certains échelons du Pouvoir Public pour agir, a lentement évoluée pour devenir de plus en plus active jusqu’à devenir à l’origine d’initiatives en matière d’aménagement urbain.

Pour répondre au besoin grandissant de la France de développer son réseau autoroutier, les premières Sociétés d’Economie Mixte, SEM, concessionnaires d’autoroutes sont créées dans les années cinquante.