David breton, la chair à vif
1337 mots
6 pages
David Breton est professeur de sociologie à l’université Marc Bloch de Strasbourg. Il est aussi membre de l’Institut Universitaire de France et du laboratoire URA-CNRS « Cultures et sociétés en Europe ». Il est l’auteur de livres parlant de sociologie du corps, tels que Anthropologie de la douleur, La peau et la trace, Corps et société, Signes d'identité ; Tatouages, piercings et autres marques corporelles, La sociologie du corps, Anthropologie du corps et modernité,… La chair à vif, de la leçon d’anatomie aux greffes d’organes a été publié en 1993, puis réédité revue et complété en 2008 aux éditions Métailié. Cet ouvrage nous parle du corps humain depuis les premières dissections jusqu’à nos jours et les greffes ou prélèvements d’organes. David le Breton nous écrit d’abords l’histoire des premières dissections. La médecine occidentale est une médecine du corps. Elle s’est créée grâce à la dissection de cadavres bien que cette pratique soit en opposition avec le caractère sacré de la dépouille. Par exemple la vénération des chrétiens pour les fragments de corps de saints. Les reliques de Saints permettent d’accéder au chemin menant à Dieu. Le premier homme à avoir démembré un corps humain est Hérophile (300ans av JC.), puis c’est Galien. La dissection est née dans le monde de la médecine arabe. Ensuite David le Breton aborde le sujet de la médecine au Moyen-âge qui est une médecine monastique. A cette époque, la chirurgie est un travail manuel donc au niveau le plus bas de la dignité. Les premières dissections occidentales ont lieu à Bologne vers 1266-1275. Au XIVème siècle naît la médecine judiciaire avec les premières autopsies. La passion de l’anatomie se dévoile avec la Fabrica de Vésale, les dessins anatomiques de Léonard de Vinci, Michel-Ange, le Titien, Raphaël,… Même l’Encyclopédie de Diderot encense la pratique de la dissection anatomique : « la conservation des hommes et les progrès de l’art de les guérir sont des objets si importants que dans une société