David Feh et l'esclavage
Nous allons étudier une affiche, créée par David Fay, qui célèbre le cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Il s’agira de montrer que deux discours se « recoupent » dans cette affiche : la célébration de l’abolition de l’esclavage et du racisme mais également un autre discours qui nous place face à la question de l’esclavage moderne.
On est esclave de quelqu’un lorsque cette personne détient notre liberté, notre identité. L’esclavage est censé être aboli depuis avril 1948, mais l’esclavage est-il réellement abolit ? Lorsque l’on parle d’esclavage, on pense tous à la traite négrière, l’esclavage des noirs… etc. Mais d’autres formes d’esclavages existent : le travail forcé, le commerce sexuel… ne sont-ils pas des formes d’esclavages ? C’est ce que l’on appelle l’esclavage moderne. Celui-ci a (enfin) été reconnu le 5 août 2013 : il existe maintenant une loi contre l’esclavage moderne.
Nous allons donc montrer les deux discours que tient David Fay dans cette affiche. Pour cela nous commencerons par analyser l’affiche en faisant une approche historique puis en montrant que David Fay veut nous montrer que l’esclavage est toujours présent sous une forme moderne. Nous finirons en montrant que cette affiche fait la synthèse de deux discours et c’est ce qui emmène à la réflexion.
Tout d’abord, l’homme représenté est de dos, renforçant sa perte d’identité : on ne voit pas son visage, qui est t-il ? Il est noir de peau, ce qui nous renvoie au côté historique avec la traite négrière. On ne peut mettre ni nom ni visage sur ce personnage, seulement un numéro. Ce numéro, 1848, peut correspondre à son numéro d’esclave (seul trait « d’identité ») ou encore son prix. La traite négrière constituait un véritable marché humain, les noirs étaient vendus avant d’être exploités par leur nouveau propriétaire. Le numéro choisit par David Fay représente également la date de l’abolition de l’esclavage. On peut voir sur