Davuskopa
Les artistes ont toujours voyagé. L’internationalisation de l’art n’est donc pas un phénomène récent. Il est même rare, dans l’histoire occidentale, qu’une phase de son évolution puisse se circonscrire à un territoire, ou que l’une de ses tendances ne soit pas évaluée sous l’angle de son impact et de sa diffusion à d’autres zones géographiques. Cependant, au 19ème siècle, ce phénomène prend une expansion sans précédent en termes d’échanges et de renouvellement. A mesure que l’on s’approche des temps modernes, la confrontation des cultures joue un rôle de plus en plus important dans l’histoire des différents courants artistiques. Cette dimension s’étant encore amplifiée depuis une trentaine d’année avec l’arrivée des nouvelles technologies et l’extension planétaire des médias, la question se pose de la mondialisation de l’art : l’ancienne hiérarchie bâtie sur des marchés nationaux communiquant les uns avec les autres a été remplacée par un marché global planétaire. L’objet de cette étude portera sur la mise en place progressive de ce phénomène et proposera des jalons de son évolution. La mondialisation touche tous les arts, mais son processus depuis le 19ème siècle revêt toute sa pertinence dans le domaine spécifique de la peinture. Le cinéma et la musique, en effet, sont dès l’origine liés à l’économie et à la technologie, justifiant leur appellation d’industries culturelles. La peinture en revanche, puis les arts plastiques, accueillant progressivement la photographie, les installations et la vidéo, permettent de suivre et de démêler les fils des liens que tissent, de plus en plus serrés, l’art, la technologie et l’économie. De l’époque des avant-gardes historiques à celle de l’art contemporain, l’articulation du national et de l’international présente un visage complexe, souvent contradictoire. Un retour aux sources est nécessaire pour questionner, plus que pour apporter des réponses, les rapports qui