De gaulle et la troisième republique
Sous son règne de soixante-dix ans, la France s'était relevée après les désastres de 1870-1871. Elle avait créé un nouvel et vaste Empire étendu dans les cinq parties du monde, renoué des alliances puissantes, gagné la Grande Guerre, repris l'Alsace et la Lorraine et, en même temps, évité tout désordre intérieur grave, développé l'enseignement, mis en vigueur de bonnes lois sociales, assuré à chacun, dans sa pensée, dans ses croyances, dans son activité, une très large somme de libertés. C'est que, dans la Troisième République, il y avait d'abord la République, c'est-à-dire ces principes puissants, généreux et féconds qui s'appellent: la liberté, la justice, la souveraineté du peuple, et sans lesquels il n'y a ni force durable, ni solidité, ni lumière.
Mais il y avait aussi, comment et pourquoi le nier ? certains vices de fonctionnement qui, faute d'avoir été guéris dès l'origine, avaient fini par aboutir avant cette guerre à une sorte de paralysie et parurent tout à coup mortels lors des extrêmes périls de 1940. Ces vices, tout le monde les connaît et presque tous les reconnaissent. C'était, d'abord, dans les pouvoirs une sorte de déséquilibré, marquant l'exécutif d'un