De la conscience à l'inconscient
Dans le langage courant, et ce fut son sens jusqu’au XVIIe siècle avec Descartes, conscience signifie conscience morale, capacité d’un homme à porter des jugements de valeur morale sur ses intentions et ses actions. C’est dans ce sens qu’on peut dire qu’on a une bonne ou une mauvaise conscience, ou alors qu’il faut écouter la voix de sa conscience. Dans ce cas-là, elle apparaît comme un juge, qui va soit autoriser soit défendre. Mais pris dans son sens large, le terme de conscience apparaît non pas lié à l’action, mais à la pensée dont elle serait la saisie immédiate. À ce titre, ce serait une intuition, une vue immédiate par l’esprit de ses perceptions et de ses actions (j’ai conscience d’être en classe). La conscience renverrait donc à la présence de soi, où « conscience » et « savoir de la conscience » serait d’ambler et immédiatement donnés. Elle suffirait à définir l’homme et s’identifierait à la pensée (I). Une question se pose néanmoins : peut-on faire de l’homme ce sujet réfléchissant, spectateur, hors des choses, enfermé dans ses propres pensées, coupé du monde ? Si nous interrogeons l’étymologie du mot conscience, elle suggère l’idée d’un savoir, d’une connaissance. Elle peut être décrite comme la faculté d’ajouter à un fait un savoir. Or il n’y a de connaissance possible que pour un sujet qui veut connaître. La conscience n’est-elle pas alors ce qui relie tout en les opposant, un sujet à un objet ? Rapport de soi à soi la conscience l’est sans doute, mais en tant « qu’être dans le monde », le sujet ne possède-t-il pas aussi une conscience qui est présente (en chair et en os) au monde ? D’autre part, définir la conscience par cette pensée qui sans cesse nous renseignerait sur ce qui se passe en nous (I) ou à l’extérieur (II) de nous, ce serait prétendre que l’homme à la possibilité de donner un sens à toutes ses actions, qu’il serait donc cause intérieur de tout ce qu’il est. « Maître de lui-même comme de