De la crise identitaire à la quête de soi
Plus on tente de comprendre l’identité, plus on conçoit de complications...
Première complication : Sur ma carte d’identité sont écrites toutes mes caractéristiques spécifiques, grande, petite, les yeux bleus... Mais je ne suis évidemment pas seulement cela ! J’ai aussi une idée subjective de ce que je suis, à mes propres yeux. L’image que je me fais de moi-même a emmagasiné, en plus des données objectives, une multitude de rêves sur moi-même. (Freud appelait cela « l’idéal du moi »), et aussi des tas et des tas d’expériences moins chanceuses, où je me suis sentie complètement nulle, d’autres où je me suis sentie « champion du monde ! ». Conclusion, l’identité est à la fois objective et subjective.
Deuxième complication : Ca change avec l’âge ! Je commence par me dire : « je ne suis pas comme tout le monde, puisque je suis moi, je ne ressemble à personne ». C’est l’âge où l’enfant de deux ans dit non à tout ! Il se différencie de cette façon. Mais, bizarrement, en grandissant, je me dis : « je suis comme tout le monde, j’ai droit aux mêmes choses que les autres, j’ai droit à la même reconnaissance que les autres, pourquoi lui et pas moi ? » Conclusion l’identité est un paradoxe... Être et ne pas être... Une sorte de tension entre le désir de ressembler aux autres et le désir de s’en différencier.
Troisième complication : Le temps change tout. L’individu change sans cesse. On dit même que « ne pas changer est impossible ». À l’adolescence par exemple, ainsi qu’à toutes les périodes de transition de la vie, l’adolescent nous dit : « je ne suis plus celui que vous gardiez sous votre protection de parents, j’ai grandi, je revendique désormais une nouvelle image de moi-même : je ne suis plus l’enfant que vous croyez ! ». Conclusion : l’identité est un processus en marche, une construction permanente...
Sans la reconnaissance de l’autre, je peux m’inventer toutes les folies identitaires possibles, je suis