De la ville rocade à la ville durable : une problématisation des formes modernes de la ville durable
Introduction
Il faut tout d’abord définir la notion de développement durable. L’idée est ancienne puisque dès le 18ème siècle, des courants appellent à prendre en considération l’épuisement à terme des ressources naturelles et la nécessité de préserver l’environnement. Mais c’est surtout à partir de la fin des années 1960, dans les travaux du Club de Rome et l’émergence de l’écologie politique, que la notion prend ses racines. Il apparaît alors comme évident et alarmant que les activités humaines et la croissance soutenue ont des effets irréversibles et dévastateurs sur les écosystèmes et plus globalement sur la planète, mettant en jeu l’avenir même de nos sociétés.
C’est finalement en 1987 que la notion sera retenue au niveau international par la Commission Mondiale sur l’environnement et le développement. La définition précise est donc : « Le développement durable est un développement qui assure la satisfaction des besoins essentiels des membres des générations actuelles, et tout particulièrement des plus démunis d’entre eux, tout en sauvegardant la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins ». L’accent est donc mis sur les liens entre pauvreté, dégradation de l’environnement et croissance.
L’Union Européenne, en 1992, inclut aussi dans le Traité de Maastricht sa vision du développement durable : « un mode de régulation et une stratégie dont le but est d’assurer la continuité à travers le temps d’un développement social et économique, dans le respect de l’environnement et sans compromettre les ressources naturelles qui sont essentielles à l’activité humaine ». Le développement durable représente donc une approche à la fois stratégique et politique, fondée sur une solidarité dans l’espace, entre les territoires et sur une solidarité dans le temps, entre les générations et au long terme. Face aux constats de plus en plus alarmants,