De l'esclavage des nègres. montesquieu
Montesquieu
1748
Parmi les plus célèbres textes philosophiques du XVIIIème siècle contre l’esclavage, celui de Montesquieu dans l’Esprit des lois se distingue par une stratégie argumentative raffinée.
Ici, il s’agit d’un traité de Sciences Politique, publié en 1748. Dans cet extrait ( ch. 5 ), l’auteur dénonce l’esclavage en argumentant en 9 paragraphes successifs, dont le point de développement est une situation hypothétique. La démonstration reprends les arguments que pourrait formuler les esclavagistes mais en soulignant pour chaque argument un caractère inadmissible et absurde. Il s’agit donc d’une démonstration à contrario où l’ironie joue un rôle essentiel.
Qu’elle est la thèse de l’auteur ? Par qu’elle stratégie subtile met-il en relief l’incohérence et l’absurdité des arguments des esclavagistes ? L’illogisme des arguments esclavagistes. → 3 phrases introductives + 9 courts paragraphes justifiant chacun d’eux l’esclavage dans différents domaines : économique ( para. 2-3 ), racial-couleur de peau ( para. 4-7 ), moral ( para. 8-10 ).
→ Obj de l’auteur est de soutenir « le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves » (lg 1) : le prénom perso. ‘nous’ semble inclure l’auteur parmi les partisans.
→ Forte argumentation ( par la variété des raisons données, et par la multitude des connecteurs logiques.) : ‘serait trop … si l’on ne’ (lg 4), ‘si … qu’il est presque impossible de’ (lgs 5-6), ‘si … que’ (lg 9) + nombreuses expressions pleines d’assurance visant à emporter la conviction du lecteur : ‘ on ne peut se mettre dans l’esprit’ (lg 7), ‘il est si naturel de penser’ (lg 9), ‘une preuve que…’ (lg 16), ‘ne serait-il pas venu dans la tête des princes’ (lg 26-27).
→ Doute présent dès les premiers mots avec un irréel du présent ce qui montre que l’auteur ne reprends pas ces arguments à son compte : ‘si j’ai […] je dirais + aucune des raisons avancées ne résiste à un examen attentif : lien de cause à effet.