De l'esprit des lois.
Le plan du commentaire :
I. L’ironie : donner à entendre la voix de l’autre
A. L’introduction d’un double discours
B. Une argumentation absurde
C. Une argumentation qui tourne à l’auto-justification
II. Un peuple barbare
A. Une argumentation basée sur des préjugés
B. Une motivation toute économique
C. Une dénonciation des valeurs superficielles des Européens
Le commentaire rédigé :
Introduction
De l’Esprit des lois est une réflexion historique et politique analysant le mécanisme et les conséquences des différents systèmes politiques. Ce traité demanda à Montesquieu des recherches et un travail qui s’étendit sur une vingtaine d’années. L’essentiel de son propos est de démontrer que les lois ne sont pas arbitraires, elles sont dues à divers facteurs comme le climat, l’étendue du pays ou encore le mode de gouvernement, mais cette œuvre est surtout l’occasion de dresser un réquisitoire contre toutes les formes d’asservissement. En ce sens, De l’esprit des lois est représentatif de l’esprit des lumières, qui prône la raison, la liberté et l’égalité et dénonce toutes les injustices, et préfigure l’Encyclopédie. Il l’est aussi du fait du choix de l’ironie comme arme de dénonciation de cette pratique barbare, l’argumentation indirecte permet, en effet, de susciter une réflexion chez le lecteur plutôt que de le convaincre en l’enfermant dans un raisonnement qui n’est pas le sien. Montesquieu choisit donc de donner à voir les arguments des esclavagistes qui servent à justifier cette pratique. Le thème de l’esclavage est un thème phare de la réflexion du dix-huitième siècle en tant qu’injustice criante, il trouve donc tout naturellement sa place chez Montesquieu comme plus tard chez Voltaire dans Candide et dans l’Encyclopédie, notamment dans l’article « traite des nègres » du chevalier Louis de Jaucourt.
Nous allons nous intéresser, dans une première partie, au choix de donner à entendre la voix de « l’autre » et à l’utilisation