De l’approximative capture du beau
Communication au «Banquet» du Club de Philosophie de l’UCAD, 28-07-2004
Louis-Roi-Boniface Attolodé, De l’approximative capture du beau
Communication au «Banquet» du Club de Philosophie de l’UCAD, 28-07-2004
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DE L’APPROXIMATIVE CAPTURE DU BEAU
Louis-Roi-Boniface Attolodé
Coordonnateur Pédagogique
National de Philosophie (CNFC)
Chargé de cours au Département de
Philosophie de l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal)
Lorsqu’un banquet qui, par définition, est destiné à repaître à satiété le ventre et, parce qu’il est de philosophes, l’esprit, est offert avec, en prime, une interpellation sur le beau, on peut y voir aussi bien la réitération du geste reçu de Platon qu’une litote.
C’est, en effet, dans une reprise de cette fête, en l’honneur d’Agathon, que notre banquet se propose, à la différence qu’au lieu de festoyer pour quelque victoire à quelque concours de tragédie, on se contente de marquer la fin des activités dans une année scolaire, faite certainement de succès mais aussi de cela qu’on ne veut point nommer, la seule victoire étant le partage de l’information tout son long ; cet état de fait aurait dû, quant au fond, dispenser de clore l’année par une série de réflexions.
Que celles-ci doivent porter sur le beau prend l’allure d’une litote, dans un banquet, puisqu’on ne saurait espérer, à propos de cette thématique, être repus, quoique nos aînés autour de la table et nous-même puissions en dire. C’est davantage à un tournis que l’on peut s’attendre et, du coup, nous nous trouvons dans la situation d’une invitation à se repaître avec, comme par anticipation, la certitude de n’être pas rassasié. De là la litote : nous sommes invités à manger et avons, au même moment, la certitude de rester sur notre faim.
Ou, pour être plus précis, si nos corps sont nourris pour s’être délectés d’un menu digne de la circonstance, nos esprits sont assurés de repartir avec le