Demo vautrin
Fonctions de la métaphore argumentative dans un passage romanesque
L'étude s'attachera à montrer comment la métaphore initiale structure tout le discours de Vautrin, autrement dit comment elle sert l'argumentation, puis comment elle caractérise, non seulement, le locuteur, mais aussi la vision du monde qu'a voulu donner l'auteur dans le roman.
1. Le mécanisme enclenché par la métaphore.
La métaphore initiale du "carrefour de la vie" est un lieu commun dont le sens est partagé par le récepteur, qu'il soit Rastignac ou le lecteur. Il renvoie à l'image du croisement des voies, de l'indispensable choix. Il suggère l'idée d'un itinéraire : une partie du chemin est déjà effectuée, l'autre est à venir. C'est alors que Vautrin va jouer sur les images qui naissent de cette métaphore, qu'il va la prolonger, la filer :
- Première étape : l'évocation du chemin parcouru dans le passé, deux voies déjà s'étaient offertes à Rastignac : répétition anaphorique de "vous êtes allé" puis "vous êtes revenu". La route est toute tracée, des choix ont donc été faits.
- Deuxième étape : "parvenir" (c'est à dire par-venir). La répétition du terme et la modalité exclamative marquent la progression dans le chemin parcouru, mais surtout le nouveau choix de Rastignac. Et l'argent ? question implicite à dégager de l'interrogation au style indirect libre : "où en prendre ?"
- Troisième étape. l'avenir marqué par le futur "Que ferez-vous ?". A nouveau Rastignac se trouve à la croisée de chemins avec deux orientations possibles : un travail honnête ou une fortune rapide.
A cette alternative, Vautrin répond par une question oratoire : "Savez-vous comment on fait son chemin par ici ?" et, en écho à la métaphore du début, il lui suggère deux voies : "le génie" ou "la corruption". Les deux derniers verbes "entrer" et "s'y glisser" complètent à merveille l'idée de prendre une route. On voit donc bien comment Vautrin rebondit sur