Description du personnage de ruy blas
La scène 3 de l'acte I permet de comprendre l'histoire de Ruy Blas, né dans le peuple mais qui avait pourtant tout pour réussir. Orphelin il a pu cependant bénéficié d'un enseignement dans un collège, ce qui lui permit de nourrir quelques ambitions. Il mena d'abord une vie de bohême, libre mais pauvre, durant laquelle il rencontra César de Bazan alias Zafari. Poète à ses heures, il espérait vainement jouer un rôle dans le monde. La vie s'est donc chargée de modérer ses ardeurs puisque nous le retrouvons laquais au service de don Salluste, marquis de Finlas, une condition qu'il exècre. Ce personnage se caractérise donc par sa dualité, ce que traduit son nom puisque le prénom Ruy est aristocratique, tandis que Blas est un patronyme typiquement roturier. Cette dualité est traduite par de nombreux vers organisés autour d'antithèses. C'est donc un individu clivé, ce qui fait de lui un héros romantique parfait, c'est un être « seul », qui se sent « haï de tous », un être déchiré entre ses idéaux et son statut social. Son amour pour la reine ne peut donc qu'amplifier cette douleur. Le personnage s'illustre en outre par son sentimentalisme, traduit notamment par le lyrisme et l'abondant recours au champ lexical des sentiments et tout particulièrement de l'amour. Il se présente comme un amoureux transi à l'attitude très chevaleresque (capable de franchir des grilles dangereuses, de parcourir des kilomètres au quotidien pour cueillir des fleurs pour sa dame).
Si Salluste le perd, il convient de noter qu'il est aidé en cela par les propres faiblesses de Ruy Blas, notamment son orgueil qui confine parfois à la démesure (hubris de la tragédie). C'est aussi un personnage à l'énergie parfois contrarié par le poids du passé ou par ses contradictions. Il permet ainsi au dramaturge de mêler grotesque et sublime dans la peinture de son individualité. Pour Victor Hugo, il incarne le peuple qui aspire à gagner un jour le