Desir et manque
« L’oasis n’est désirable que grâce au désert qui l’entoure. »
« Il faut souffrir pour être belle ». Voilà bien une phrase qui ne se démode pas avec le temps. Et la multitude d’exemples à travers les siècles est là pour nous le rappeler. Que ce soit par le port du corset jusqu’au début du XXe, le bandage de pied des femmes chinoises au XIXe, ou encore le phénomène des femmes girafes en Afrique toujours en application aujourd’hui ; l’idée qu’il faut passer par la souffrance pour acquérir ce que l’on désire, fait parti de nos mentalités. Et cela est dû à une société occidentale qui est très fortement judéo-chrétienne dans ses mœurs : depuis Adam et Eve, l’Homme est contraint de travailler pour gagner son pain, Jésus a souffert sur la croix pour nous, nous devons donc souffrir à notre tour pour mériter le paradis,…
D’autre part, c’est connu le manque entraine le désir. Interdisez à un enfant de jouer avec un interrupteur et son envie de vous désobéir augmentera dans la seconde. Défendez le de sauter dans une flaque d’eau et une fois le dos tourné, attendez vous à le retrouver les pieds trempés. Et cela ne vaut pas uniquement pour les jeunes enfants. Lors de la puberté, le manque de sexe chez les jeunes devient quasi obsessionnel et tant que leur désir de « passer à l’acte » ne sera pas sera pas assouvi, l’envie sera constamment présente. Car le désir est dans bien des cas une source de souffrance. En désirant ce que l'on ne possède pas, on se crée un manque, qui entraîne frustration et déception. Le passage par le désert est alors l'épreuve inévitable de celui qui éprouve un désir.
Le peintre qui signe son tableau, l’écrivain qui ponctue d’un point la dernière phrase de son roman, le mathématicien qui écrit en bas de page CQFD, … Toutes ces personnes ont choisit le désert et ont renié le chemin de la facilité. Leur travail leur aura sans doute pris du temps et ils auront probablement dû faire des