desir-manque
Le désir n’est-il qu’un manque ?
La confrontation avec sa propre conscience peut conférer à l’homme un sentiment d’angoisse profonde, de vide. C’est l’expérience de la réflexivité qui nous ramène à notre fragile condition. Cette expérience douloureuse, est, au cours de l’existence, amoindrie par nos désirs : choses matérielles, projets professionnels ou relationnels, sont l’objet de nos passions quotidiennes. Ces désirs qui régissent notre existence sont certes produits par le vide et le manque, qui est propre à l’homme, mais n’est-ce pas une définition trop négative du désir ? Ne pourrionsnous pas dire que le désir est en lui-même une pulsion de vie, une énergie qui pousse l’homme à s’exposer à l’extériorité ? Réduire le désir au simple manque, ne serait-ce pas le restreindre à une certaine intériorité ? Le désir n’est-il pas justement l’expression d’un besoin d’extériorité ?
Le désir est, par définition, l’envie de quelque chose que nous ne possédons pas, donc ce que l’on recherche, et qui comblerait ce vide que nous ressentons. Le désir recherche en l’objet ce qu’il ne détient pas. Ce manque, Platon l’explique par l’origine de notre nature, dans son dialogue Le Banquet. Le mythe de l’androgyne justifierait l’origine de ce vide que nous cherchons sans cesse à combler. L’homme aurait été la symbiose de deux êtres, vivants l’un contre l’autre, en harmonie. La colère des dieux, face à leur vanité les a séparés, faisant d’eux des êtres vulnérables, faibles et toujours en quête de cet autre dont ils ont été privés. Ainsi, les désirs incessants des hommes seraient à l’origine de la quête perpétuelle de l’ « autre ». L’homme ressent ce vide douloureusement. Il est vrai que l’expérience de la subjectivité peut être difficile.
L’homme prend conscience de son existence par l’effort de la réflexivité, mais ce qui traduit le vide auquel il peut être difficilement confronté, c’est le désir d’autrui.
En effet, la