Devons-nous suivre nos désirs ?
Désir, cette aspiration positive qui projette l’homme vers son devenir : s’il est originellement la substance même de la vie, certains désirs sont synonymes d’enfermement et de mort. Nos désirs nous suivent partout : dans nos fantasmes, dans notre vie de tous les jours et même lorsque nous dormons, partout et tout le temps, notre esprit est sollicité pour désirer. Mais désirer, c’est un jour ou l’autre se confronter à la frustration du non-accomplissement de son souhait. Peut-on alors considérer comme compatibles désirs à outrance et quête du bonheur ? L’immense joie que peut apporter la réalisation de son rêve compense-t-elle pleinement la peine engendrée par l’envisageable impossibilité d’exaucement ?
La société moderne s’entend globalement pour dire que le désir est le moteur fondamental de l’être humain. Sans le désir de connaissances, que serait la Science aujourd’hui ? Au départ, le désir manifeste toujours une volonté intrinsèque de vivre et de créer : une telle énergie positive, si elle est maîtrisée et utilisée à bon escient, est un réel atout au sein d’une société, qu’il y ait exploitation ou non. Car se voir dans l’impossibilité de satisfaire ses désirs, c’est aussi se confronter à la frustration et à la contrariété. Et bien au-delà de l’aspect négatif de la chose, la contrariété de ne pouvoir répondre à ses attentes peut faire naître à son tour de nouveaux désirs dont la fonction serait de contourner la difficulté : ce sont les inventions. S’il n’y avait jamais eu d’hommes pour les vouloir, la plupart des réalités de notre quotidien, qu’elles soient matérielles ou même conceptuelles (la parité homme-femme, le droit de vote…) n’existeraient probablement même pas. Ainsi, suivre ses désirs jusqu’au bout développe l’individu et stimule l’esprit.
D’autre part, La société prend grand soin de créer puis de cultiver nos désirs, par la publicité télévisuelle, les magasines et autre forme de propagande omniprésente. Car sans