Dialogues beaumarchais
I. Monologues et tirades dans Le Mariage de Figaro : le pouvoir des mots
1.Le monologue : une convention théâtrale bien utile
Le Mariage de Figaro comporte six monologues (Figaro, I, 2 ; V, 3 ; Almaviva,
III, 4…), parmi lesquels le plus célèbre est celui de Figaro à la scène
3 de l’acte V (voir page 205 de votre édition). Dans la pièce, les monologues occupent une fonction déterminante car ils révèlent le plus souvent les motivations intimes des personnages, notamment de Figaro. Mais
Beaumarchais accorde aux autres personnages ce mode d’expression qui relève de la plus pure convention théâtrale. Ainsi la scène 4 de l’acte III correspond à un monologue du Comte au cours duquel il s’interroge sur les événements. Ce monologue sert également de bilan et permet de faire le point sur l’intrigue. Il occupe donc une fonction psychologique et dramaturgique.
Fonction des tirades
Si Beaumarchais réserve à son héros les monologues les plus longs et les plus riches sur le plan des idées, c’est sans doute parce que son personnage lui sert de porte-parole. Le monologue permet au dramaturge de faire entendre sa propre voix, de manière plus développée que dans des répliques brèves ou même dans certaines tirades.
Ces dernières, qui se distinguent du monologue parce qu’elles sont adressées à un personnage sur scène, permettent de fournir récit ou explications. Dans l’acte III, par exemple, les tirades occupent une fonction centrale car le dramaturge représente une scène de procès où chacun