Différences entre hommes et femmes
L’appartenance sexuelle est souvent donnée comme première et centrale dans l’organisation identitaire du sujet, probablement parce que c’est un critère d’identification sociale stable. Mais en dehors des critères physiques immédiats qui nous permettent de distinguer le sexe d’une personne, ce sont avant tout des critères personnels et affectifs qui nous incitent à penser que telle femme est « vraiment féminine » ou que tel homme a un comportement « typiquement masculin ». Martin et Halverson (1981) ont décrit deux types de schémas cognitifs impliqués dans la représentation sexuée de soi et du monde : un schéma général (« in-group vs out-group »), permettant de catégoriser les objets, comportements, traits et rôles dans deux rubriques : « homme » et « femme » ; et un schéma du sexe propre, version plus détaillé du premier mais qui correspond à son propre sexe.
Ces schémas sont rapidement activés, surtout chez les enfants, qui, en observant les modèles de même sexe et de sexe opposé, apprennent ce qui est approprié ou non à leur propre sexe.
Par delà la génétique, c’est donc l’éducation au sens large du terme, qui favorise le développement des différences entre hommes et femmes, particulièrement dans le domaine des émotions, pilier de la communication humaine. Ce n’est pourtant pas la nature des émotions qui diffère entre les deux sexes (joie, colère, honte…) mais plutôt la manière de les exprimer : chaque sexe à son propre langage émotionnel.
Avant même la naissance d’un bébé, ses parents se préoccupent déjà de savoir si se sera une fille ou un garçon. Ils prévoient le type de vêtements qu’il portera, la couleur de sa chambre, ses futurs jouets…de sorte qu’à son arrivée, le bébé se trouve déjà dans un environnement sexué. Le bébé va pouvoir ensuite exprimer la surprise dès le premier mois, puis être capable de désigner lui-même certaines émotions au bout de dix huit mois. D’après les études de Paul Eckman (1992), les émotions primaires