Discours poincaret clemenceau
Messieurs, la France vient d'être l'objet d'une agression brutale et préméditée qui est un insolent défi au droit des gens... Notre territoire a été violé. L'Empire d'Allemagne n'a fait hier soir que donner tardivement le nom véritable à un état de fait qu'il avait créé...
L'Allemagne... a outrageusement insulté la noble nation belge, notre voisine et notre amie, et elle a essayé de nous surprendre traîtreusement en pleine conversation diplomatique
Etroitement unie en un même sentiment, la nation persévérera dans le sang-froid dont elle a donné, depuis l'ouverture de la crise, l'exemple quotidien... Elle est fidèlement secondée par la Russie, son alliée ; elle est soutenue par la loyale amitié de l'Angleterre...
Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit... Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique. Haut les coeurs et vive la France!
Source : Raymond Poincaré, Comment fut déclarée la guerre de 1914, Paris, Flammarion, 1939.
GEORGES CLEMENCEAU : DISCOURS A LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS (8 mars 1918) (…) Eh bien, Messieurs ! Voilà quatre mois que nous sommes au pouvoir. (...) Toute ma politique ne vise qu'un seul but : le maintien du moral français à travers une crise comme notre pays n'en a jamais connu (…). Nous ne sommes pas au pouvoir pour assurer le triomphe d'un parti ; nos ambitions sont plus hautes, elles visent à sauvegarder l'intégrité de l'héroïque moral du peuple français (...).
Vous voulez la paix ? Moi aussi. Il serait criminel d'avoir une autre pensée. Mais ce n'est pas en bêlant la paix qu'on fait taire le militarisme prussien.
Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais