Discours sur le colonialisme
Marqué, dans son histoire personnelle, par le phénomène de la ville et par les singularités de la vie urbaine - le rythme effréné, l’anonymat, les icônes visuelles, les codes sociaux – Sébastien Mehal y puise toute son inspiration. De la technique (la patine singulière qu’il emploie est constituée de pigments de l’industrie automobile) jusqu’aux sujets traités (l’architecture, la communication, l’individu solitaire, l’expérience subjective), la vie moderne se situe au cœur de sa création.
La lumière, élément omniprésent mais profondément immatériel et insaisissable, représente, pour l’artiste, le fondement réel et symbolique de la vie contemporaine. Les flux continus des rayons lumineux rappellent les flux importants des personnes, des véhicules et des idées qui circulent à grande vitesse dans les centres urbains à travers le monde. Grâce à la lumière électrique, les cadences de la vie ne sont plus sujettes aux saisons et au levé du jour mais rythmées de manière artificielle ; on vit dans une société potentiellement toujours en position ‘allumée’.
La lumière jaillit des surfaces mêmes des toiles peintes, proposant une expérience presque corporelle de la couleur et de la lumière grâce aux vibrations sensorielles des surfaces. Cette expérience d’immersion et d’enveloppement est la plus complète dans les pièces de grand format (privilégiées par l’artiste pour cette raison) et dans les installations vidéo, aspect important de l’œuvre de Mehal. Ici l’art peut interagir avec le spectateur de manière presque architecturale ; l’impondérable présence de la lumière est matérialisée.
Par ailleurs, Sébastien Mehal intègre, de manière récurrente, l’image d’une ampoule électrique au centre de ses monochromes scintillants. Le