Parmi toutes les interrogations que les hommes se sont posées sur eux-mêmes, il en est une importante concernant la culture. La culture est-elle la nature de l’homme ? Est-ce par la culture que l’homme est ce qu’il est ? Cette question peut à première vue avoir une réponse évidente : ce qui nous distingue de l’animal, c’est notre culture, et tout homme qui ne ferait apparaître aucune forme de culture serait considéré comme barbare, sauvage voire animal. Pourtant, par leur définition, culture et nature abordent deux notions contradictoires. Ce qui est naturel, est donné à la naissance et est dans les gènes, la nature de l’homme est donc ce qui dès sa naissance fait qu’il n’est autre chose que ce qu’il est. La culture au contraire est quelque chose qui s’obtient par le travail de l’homme, c’est ce qu’il ajoute à ce qu’il est en naissant, c'est-à-dire sa nature. Comment peut-on alors qualifier de nature humaine, ce que l’homme obtient par le travail ? Ce qui s’acquiert ou qui est acquis peut-il être inné ? Si tel est le cas, cela remet notamment en question la différence entre les animaux et les hommes. On pourra d’abord penser que la culture ne peut pas être le propre de l’homme, mais ensuite établir un contraste en disant que l’homme semble cependant disposé à apprendre, et enfin garder en mémoire que l’homme reste avant tout un animal créé par la nature.
I-Non, la culture n’est pas le propre de l’homme
La culture n’est pas innée chez l’homme. Elle n’est pas présente dans l’individu dès sa naissance. Dans ce cas, il est légitime de se demander comment peut-elle être la nature de l’homme…
Admettre la culture comme nature de l’homme, c’est affirmer que la culture est l’essence de l’homme. En ce sens, la culture serait innée, celui qui n’a pas de culture n’est pas né avec. Par ce raisonnement, on en déduit qu’il n’est pas humain. Cette thèse est contestable car la culture n’est pas offerte à chaque homme dès la naissance, c’est par l’éducation que l’homme